Oh non cette fois c'était pas sa faute. Non cette fois il n'avait pas fait exprès. Fait exprès de quoi, au juste ? Il avait juste la joue gauche bleue, non mais vraiment, bleue quoi ! Avec la marque d'une main et tout ! Un truc horriblement moche ! Bref, cette balafre horrible c'est du grand n'importe quoi. Qui aurait cru ça ? Qui aurait cru que lui, le King de l'école, celui que même les terminales redoutent, se fasse humilié comme ça ? Et en plus ça suffisait pas, fallait que son Lucario le porte pour l'emmener à l'infirmerie ! Et oui ! À votre avis, qu'elle tête il faisait le petit gars, à ce moment là ? Une tête dégoûtée, j'vous dis ! Se faire humilier comme ça, mais c'est vraiment pas de bol quoi ! Puis c'était que le début, car ce salopard voudra sûrement lui en remettre d'autres... Le jeune homme se retrouva donc assis sur un fauteuil à attendre l'infirmière, alors que son Pokemon avait filé dans sa pokeball. Pfiuh.

«Naaaaan ! Lâche, moi ! Je vais bieeen !»

Kiies se faisait traîner dans les couloirs par une fille de sa classe, car elle refusait d'aller à l'infirmerie. Une simple veine pétée dans l’œil et un coulis de sang sur sa joue et voilà que toute la classe s'inquiète. C'était pas sa faute si la fatigue lui faisait cet effet, ce n'était pas la peine de l'emmener à l'infirmerie. En plus, c'est sans mentir que la jeune fille déteste ça. Avant qu'elle ne soit en fauteuil roulant, la demoiselle n'avait jamais aucune compagnie hormis sa sœur, parce que trop endormie pour être à l'écoute des autres mais une fois ses jambes paralysées, elle devait être sans cesse éveillée, sinon elle se réveillait dans de pires douleurs que d'habitude. Elle s'était alors fait des amis, de la compagnie, pas forcément agréable, mais pas dérangeante non plus. Au moins elle ne sera plus la paumée de la classe à cause d'un simple problème de fatigue. Pour la première fois de sa vie, des gens s'intéressaient réellement à elle... Et malheureusement, peut-être un petit peu trop.

C'est alors que son corps traînant dans tout le couloir, et ses bras essayant à s'attacher à ce qui passait pour s'arrêter, elle avait son ventre sur le sol et ses chevilles tirées vers l'arrière, direction l'infirmerie. Sans pouvoir se débattre de plus elle abandonna au bout d'un moment et elles arrivèrent près de l'infirmière, déjà occupée un peu plus loin. Elle arriva alors vers Kiies qui s'était levée et lui demanda ce qui s'était passée.

«C'est pas moi ! C'est le professeur, vous savez, celle de Math là, elle voulait pas comprendre que si ma fatigue atteignait un certain niveau, je faisais des réactions comme celles-ci. Mais comme personne n'a voulu m'écouter, eh bien je me retrouve ici.»

L'infirmière soupira, lui demandant d'attendre, le temps qu'elle ait finit de soigner les quelques-uns qui étaient déjà présents. Kiies se pencha doucement pour voir qui étaient-ils et vit Kazuma. Elle sourit et s'approcha, la fille derrière elle fronçant les sourcils en regardant le King défiguré -ou à peu près. La colombe se posa devant l'aigle, un sourire aux lèvres, sans pour autant inquiétée. Après tout, elle savait qu'il était fort...

«Qu'est-ce qui s'est passé ? Je ne t'avais jamais vu blessé autre part qu'à tes poings...»

Raaaw. En plus de cette embrouille matinale, il fallait que cette chance soudaine tourne et que Kiies, sa Kiies, entre dans l'infirmerie avec une veine de l'oeil pétée. Accompagnée par ses camarades, en plus. Pfff. Ça promet. La demoiselle allait sûrement lui posait une question, à laquelle aucune réponse ne pourra sortir, enfin bref, il redoutait tellement cette question qu'ils'en éloignait . Le pire, c'est que Kiies lui souriait à pleine dents, prête à poser une question toute innocente digne d'une petite curieuse avare d'information.

«Qu'est-ce qui s'est passé ? Je ne t'avais jamais vu blessé autre part qu'à tes poings...»

Vive la question. Kazuma leva les yeux au ciel, lâchant un long soupir d'exasperation. Cette question on lui avait posé cent fois, avec toutes le tonalités possible et imaginables. La plupart du temps en moquerie ou satisfaction, mais bon. Cette saleté... Elle partait déjà dans deux jours. Un train à pas louper. Cette merdique personne avait battu Kazuma sur son propre terrain. Une vrai insulte à son égard.

« Tout arrive... Hu-Uh... »

«Tout arrive... Hu-Uh...»

Un simple rire avait-elle sorti de sa gorge que la voilà déjà repartie tranquillement vers l'infirmière, pour lui voler la clé d'un tiroir et aller l'ouvrir, à côté de Kazuma. Elle en sortit des cotons, referma le tiroir et mouilla la matière au lavabo juste à droite. Elle se mit devant le miroir et retira le sang de sa joue, ni vu ni connu. Après tout, elle n'avait pas vraiment envie d'attendre encore des heures durant là, pour que l'infirmière passe dix minutes à faire ce qu'elle aurait put faire en trente secondes. Elle jeta les cotons et s'assit à côté de Kazuma, ses pieds sur le banc, accroupie.

«Je me demande ce qui t'insupporte le plus... Le fait que je te répète la même question insupportable ou de t'être fait battre par un humain ?»

Elle souriait naïvement, pourtant consciente que cette question pourrait encore plus l'insupporter que la première. Elle n'eut même pas le temps de contempler la réaction de Kazuma que sa camarade la tirait déjà par les pieds, la faisant tomber au sol et l'éloignant très loin du King. Elle commençait à l'engueuler, comme quoi le chercher encore plus n'était vraiment pas une bonne idée, et des choses comme ça. C'était toujours la même chose, et Kiies n'en avait mais alors rien à foutre. Comme si ça lui faisait peur de se ramasser un poing dans la gueule. Alors oui, ça fait mal, oui, elle irait sûrement de nouveau à l'hôpital. Mais ça lui était complètement égal. Elle dit toujours que ce qui lui arrive est pour une bonne raison alors pas besoin de lutter contre..

Elle se rassit alors à côté de Kazuma, sans un mot, juste en rassurant un minimum -ou pas du tout- sa camarade qui soufflait déjà pour son triste sort...

Elle avait rit. Du genre que ce qui lui arrivait était drôle. Que c'est drôle, franchement, d'avoir la mâchoire à moitié dégommée... Ce coup lui faisait mal, mais la douleur n'était plus rien pour lui. La douleur n'existait plus à ses yeux, tellement il en avait enduré. Ce mec devait payer... Mais seul contre lui, il n'y arriverait pas. Et ce ne serait pas légal d'utiliser ses pokemons. Ce type... Un gros salopard. Un gars dont Kazuma ne connaissait même plus l'existence. Un fantôme des ténèbres. Ce n'était plus qu'un simple déchet, autrefois. Aujourd'hui le pire était arrivé. Aujourd'hui sa vie tranquille allait changer.

 «Je me demande ce qui t'insupporte le plus... Le fait que je te répète la même question insupportable ou de t'être fait battre par un humain ?»

Se faire battre par un humain... C'était même pas ça ! Ce mec c'était pas un humain ! C'était pire ... C'était Kazuma... En mille fois pire... Un gars qu'on ne peut même pas approcher. Si seulement elle savait ce qui s'était passé ce même matin... Ce sourire naïf disparaîtrait. Kiies disparu soudainement de son champs de vision, se retrouvant trainée par les pieds. Par ce qui semblait être quelqu'un qui se prenait pour sa mère ou quelque chose du genre... Le jeune homme se leva, toisant d'un air froid -voir psychopathe- la soi-disant amie de Kiies. En plus avec le gros bleu sur sa joue, son air bronzé, et tout, ça faisait en quelque sorte un démon sortit des enfers. Involontaire, en plus. 

« Si quelqu'un a à l'engueuler, ici, c'est moi. Hu-Uh... Et la traîne pas par les pieds, c'est pas une serpière. »  

Le jeune homme haussa les épaules, laissant une petite marque de sa visite sur le mollet de la copine de Kiies. C'est à dire un petit coup de basckettes  à crampons, juste pour avertir de pas recommencer. Il se rassit peu après, en s'amusant avec une pokeball vide. Répondre à la colombe ? Ah oui. Donc Monsieur regarda la dite Colombe, lâchant un soupir songeur. Un de ces longs soupirs énigmatiques, comme il savait si bien les faire. Ses yeux noirs semblaient pensifs, et ses sourcils étaient froncés. 

« Non... Aucun des deux. Hu-Uh... Ce qui m'énerve le plus c'est... De m'être fait trainer à l'infirmerie par Lulu... Et aussi... D'être obligé de me soigner... »  

Se soigner, c'est un signe de faiblesse... Un signe de faiblesse ...

Aïe. Le mot qui venait de sortir de la bouche de la camarade de Kiies. Elle avait vraiment mal, à cause d'un simple coup de pied, réel signe d'insatisfaction. Elle serra les dents, n'osant rien dire et fit un signe de la main à Kiies, partant ensuite. Elle comprit rapidement que si Kiies devait avoir un ennemi, ce ne serait pas vraiment lui...

«Non... Aucun des deux. Hu-Uh... Ce qui m'énerve le plus c'est... De m'être fait trainer à l'infirmerie par Lulu... Et aussi... D'être obligé de me soigner...»

Se soigner était donc une chose inacceptable pour Kazuma. La colombe venait de l'apprendre, ça aussi. Elle baissa le regard et réfléchit. Son sourire était parti mais elle n'était pas triste. Ses yeux semblaient remplis d'un sentiment inexplicable. Pas de la tristesse mais pas de la joie non plus. Elle ne souriait pas mais n'était pas en colère. C'était juste indéfinissable. Mélancolique, réfléchissant, sans tristesse, sans joie non plus, juste comme un air poétique et à la fois raisonnant... Elle releva la tête vers Kazuma et le fixa.

«Je peux le faire... si tu ne veux pas t'en occuper... Je peux te soigner.»

«Je peux le faire... si tu ne veux pas t'en occuper... Je peux te soigner.»

Elle ? Sérieuse là ? Non mais ... Non ! Inadmissible quoi, se faire soigner par une élève ? Non. C'est tout ce qui venait dans son esprit. Encore l'infirmière, ça va, mais... Elle. C'est lui qui la protège, et ce sera pas autrement. Pas pour Kazuma. Le jeune homme fit un non de la tête, avant de se faire intercepter par une grande brune, qui le toisait d'un air sévère, avant de commencer à lui parler : 
« Alors c'est toi, Iresawa Kazuma ? Cela fait déjà plus de 50 victimes au saint de l'établissement, tu te rends compte ? Et c'est maintenant que tu te pointe ? Je vois pas comment tu as tenu aussi longtemps. C'est un de tes camarades qui t'a fracassé la mâchoire ? Fais voir ça, que je te soigne un peu... » 

Un air glacial, un regard tueur, c'est tout ce qu'offrait le jeune homme asiatique. Nan c'était le pape, forcément. 50 victimes ? Plus. Nan nan, il s'en rend pas compte, nan. Ben ouais, la ouais mais c'est pas sa faute. Tenir ? Bah y avait pas de créatures divines pour réussir à le tabasser. Fais voir ça ? Mais ça va p... Trop tard, déjà elle touchait sa joue avec son doigt, en lançant des "T'as mal quand j'appuie là" Juste un peu, hein. Bref, Kazuma grimaça, pour répondre à ses questions inutiles. 

« Ça vous regarde pas... Vous êtes commissaire de police, assassin ou infirmière ? Hu-Uh... Faudrait savoir... »

L'infirmière lui sourit bêtement, en sortant un "Les trois" de son air innocent. Un petit rire en suit. Elle alla chercher de pansements, de la glace et tout ce qui en suit, pour mettre un gros pansements sur sa joue, glace et désinfectant.  Une fois tout ce cirque terminé, le jeune homme se releva et s'étira, sans un merci ni rien.

Kiies pencha la tête et fixa l'infirmière faire. Elle s'amusait de la situation, voir Kazuma comme ça, c'était presque impensable... voire même irréel. Pourtant, son sourire cessa vite quand pendant qu'il se faisait soigner, un éducateur arriva à la porte de l'infirmerie, appelant "mademoiselle Brawn" d'un ton ferme et bien décidé à la renvoyer... Il la tira alors dans le couloir, au vu de son refus d'y venir d'elle-même. Elle avait les yeux baissés et un air boudeur... Le professeur continuait à lui faire la morale, comme quoi son comportement était inacceptable et qu'ils seraient obligés de la renvoyer chez elle.

«... pardon ? Chez moi ?»

Son regard s'était fait plus inquiet. Elle se mit à réfléchir ce qui était chez elle, par rapport à l'éducateur. Comment voyait-il le "chez-elle", ou en tous cas, avec qui. Sa question trouva vite une réponse car sembla-t-il qu'un appel vint tout gâcher...

«Nous avons contacté votre tuteur, il sera là demain une heure après l'heure du réveil. Ne soyez pas en retard, pour une fois...»

Un tuteur. Kiies n'avait jamais eu de tuteur. Elle se demandait quel pédophile assez fou se ferait passer pour le tuteur d'une gamine qu'il ne connait même pas. En fait, elle se doutait de qui c'était... mais ne voulait pas vraiment y croire. Après tout, "chez-elle", n'était-ce pas devenu ici ?

«V-vous devez faire erreur, monsieur... J'ai... j'ai jamais eu...»

Il s'en allait déjà, Kiies essayait de le rattraper mais à chaque fois, il la repoussait, et finalement, elle abandonna. Elle fronça les sourcils... peut-être aurait-elle dut prendre les avertissements des professeurs plus au sérieux, finalement. Théa. Voilà qu'elle repensait à sa soeur. Était-elle influencée dans les gaffes de la demoiselles ? Elle serra les dents, prête à se jeter du haut d'une falaise, plutôt que de revoir celui qu'elle pense être le soi-disant "tuteur". Elle soupira et tourna la tête. Merde. Kazuma. Qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Qu'elle va retourner se casser les jambes très très loin ? Qu'elle va un peu aller se faire souffrir, pour le fun quoi. Geeeenre. Elle le regarda, de loin. Peut-être ne l'avait-il pas vue partir. Elle resta plantée là... sans un mot, sans un bruit, sans même un mouvement, elle était totalement paralysée.

En fait, pire que sa réaction, elle ne supporterait pas de s'imaginer ne plus jamais le voir... Oui, c'était véritablement le pire qui pourrait lui arriver.

Cette dame n'en finirait plus ! Déjà elle commençait par décrire tous les patients qui étaient venus à cause de lui -ou grâce à lui- en précisant comment ils étaient habillés ce jour-là, et tout le baratin. Sauf que Monsieur le Problème, l'espèce d'extraterrestre qui l'avait frappé, n'avait pas que ça a faire. Kazuma devait le revoir, même si ça lui coûterait un séjour à l'infirmerie avec la grande brune. Après dix bonnes minutes qu'elle parlait, le jeune homme se dirigea vers la porte, vers Kiies plus précisément, perplexe de cette posture immobile. Il se passait quelque chose de plus grave que l'extraterrestre ou que l'infirmière.  D'ailleurs la jeune femme essaya de le stopper, mais elle e se reçut qu'un simple coup de coude. L'asiatique posa sa main sur l'épaule de la colombe. 

« Dis moi à quoi tu pense, Kiies. Révèles-moi tes doutes... Je ne veux pas encore avoir une mauvaise surprise. »  

Lentement, l'aigle attrapa sa main droite, la serrant doucement entre ses doigts. La demoiselle n'avait pas l'air d'aller bien, et cet homme qui était venu la voir était mauvais présage. Lui avait tenu longtemps dans cet établissement, par ses notes et par le fait qu'il protège certains faibles. Ça n'allait pas durer, mais pour l'instant ça allait... Kiies... Il ne voulait pas la perdre. Pas maintenant. Pas aujourd'hui. Jamais. L'extraterrestre, la lettre... Un appel de rentrée, mais non, le refus était la seule solution pour être avec elle. Qu'elle l'abandonne ? C'était mort ! Autant la suivre comme un chien ! Kazuma soupira, ravalant sa colère. D'un certain côté, devenir un esclave sans sentiment ne servirait à rien. Juste à l'embêter. Les images défilaient dans sa tête, pour son plus grand malheur. Les yeux noirs de son père qui le fixait, un sourire, son grand père, l'extraterrestre... La lettre aussi.

«Dis moi à quoi tu pense, Kiies. Révèles-moi tes doutes... Je ne veux pas encore avoir une mauvaise surprise.»

Il était venu vers elle et l'empêchait déjà de s'enfuir. Il avait anticipé sa réaction d'avance, l'empêchant avant même de lui demander quoi que ce soit, de s'envoler. Elle se mordit la lèvre inférieure et baissa les yeux, hésitante. Qu'est-ce qu'elle devait lui dire ? La vérité ? Franchement... ? Ok. Mais elle devait vraiment la dire maintenant ? Elle le regarda puis dévia le regard, les sourcils relevés, comme d'un air inquiète ou en tous cas, sans volonté de lui expliquer la situation.

«... Eh bien... mes professeurs se plaignent sans cesse de moi, parce que je m'endors en cours ou que je sèche... tu le sais ça. Mais... Avec mes jambes paralysée, j'étais obligée de rester éveillée pour ne pas avoir mal et... de nature, je suis un peu... très impertinente et vraiment casse-pied avec des adultes. Alors ça, plus mon comportement endormi, plus mes mauvaises notes et mon absence permanente auprès des élèves... ils ont décidé de me renvoyer chez moi. Ils ont téléphoné au numéro de mon carnet et c'est tombé sur mon "tuteur". Ou en tous cas, celui qui a décroché s'est fait passé comme tel, car je n'en ai pas...»

Le résumé était là. Elle n'avait rien d'autre à dire en réalité. Ou en tous cas, elle ne voulait pas le dire. Elle serra délicatement la main de Kazuma, déjà dans la sienne, en craignant vraiment sa réaction. Déjà qu'il n'avait pas passé une très bonne journée...

«... Eh bien... mes professeurs se plaignent sans cesse de moi, parce que je m'endors en cours ou que je sèche... tu le sais ça. Mais... Avec mes jambes paralysée, j'étais obligée de rester éveillée pour ne pas avoir mal et... de nature, je suis un peu... très impertinente et vraiment casse-pied avec des adultes. Alors ça, plus mon comportement endormi, plus mes mauvaises notes et mon absence permanente auprès des élèves... ils ont décidé de me renvoyer chez moi. Ils ont téléphoné au numéro de mon carnet et c'est tombé sur mon "tuteur". Ou en tous cas, celui qui a décroché s'est fait passé comme tel, car je n'en ai pas...» 

Oh. Ça devenait intéressant. Mais à quel point ? Les profs, l'impertinence, les potes, lui... Bref, qu'elle rentre chez elle ne lui aurait pas fait peur, au fond, si son père était encore là. Sauf qu'il ne l'est plus, et que certains veulent la tuer. Ça s'était déjà produit. Et hors de question que ça recommence. Kazuma resta perplexe un moment, tentant de garder son calme, en vain finalement. C'était pas son point fort, le "calme". Encore il allait l'engueuler, la harceler de questions. Mais il valait mieux être prévenu. En être au même niveau de savoir qu'elle. Le jeune homme se mît face à elle, en posant ses mains sur ses épaules. Une mine sévère au visage, un visage sérieux. 

« Tu... Tu as des doutes sur l'identité du tuteur ! Tu sais même qui c'est, si faut ! Kiies, j'ai pas envie qu'on te fasse de mal, T'entends !? Alors dis moi ce que tu sais sur l'identité de ce tuteur, ce mec qui te veux du mal ! »  

Tout ça par inquiétude, des certitudes non-confirmées, des trucs qui montre que le câble est pété. En tout cas, l'extraterrestre, l'oncle, le reste, rien ne comptait plus. À la limite il s'en foutait presque qu'elle soit renvoyée, tant qu'elle était en sécurité. En lieu sûrs. Déjà il se faisait des idées impossibles pour partir à deux loin d'ici, faire des matchs pokemons, gagner leurs vies en étant deux grands champions célèbres, battre toutes les ligues, traverser les régions... Tout ça a plusieurs, évidemment. Se faire pleins d'amis dans la forêt, sur les routes, rencontrer de nouveaux pokemons, dégommer des humains par les matchs... Bref, une aventure superbe pour lui. Ses rêves s'estompèrent pour laisser place à la phrase de Kiies. Qu'allait-elle répondre ? La protéger n'était plus que son seul but du moment...

«Tu... Tu as des doutes sur l'identité du tuteur ! Tu sais même qui c'est, si faut ! Kiies, j'ai pas envie qu'on te fasse de mal, T'entends !? Alors dis moi ce que tu sais sur l'identité de ce tuteur, ce mec qui te veux du mal !»

Ses épaules sur les sienne, son regard sévère dans le sien, intimidé. Elle baissa la tête, évita son regard, mais ne pouvait que le sentir la fixer. Elle releva alors le regard vers lui, comme pour demander confirmation de la volonté qu'il avait d'avoir sa réponse. Bon, apparemment c'était oui.

«T-tu sais... Il est ici, sur l'île... Il l'était déjà au moment du coup de fil...»

Elle fixa le bleu de Kazuma, sur son visage et plissa les yeux. Se répétant que c'était impossible que ce soit le même. Elle continua alors, comme si elle n'avait aucun doutes sur quoi que ce soit, ou en tous cas, un minimum confiante.

«En réalité, il m'attend depuis longtemps pour... me coincer... ou me tuer. Et ça fait une semaine qu'il m'a trouvée et qu'il attend une bonne occasion. Et la bonne occasion est tombée sur ce coup de fil qu'il a intercepté...»

Elle essaya de se reculer, comme pour -encore- fuir la situation.

«Maais.. tu saiis.. C'est pas grave, hein ! Je vais me faire tuer ou enfermer, tu vas pouvoir avoir Kate et tu seras content, ça compense, hein ?»

Oui, bon... Kiies n'est pas douée pour rattraper les situations délicates. Mais sans commentaire, c'est la première fois qu'elle doit faire ça, de toutes façons.

«T-tu sais... Il est ici, sur l'île... Il l'était déjà au moment du coup de fil...»

C'est pas possible. Ce mec risque à tout moment de la tuer. La garde devait être redoublée. Même si il devait se faire étrangler, égosiller, découper membre par membre, il ne lâcherait pas l'affaire. Tout ne reposait plus que sur lui, se capacités. Dans ses moments là, il se serait bien détruit sur le mur pour réfléchir. Sauf qu'avec le pacte de Kiies, aucune chance qu'il y ait droit. En attendant, le coup de fil ... Si seulement ils avaient put identifier la personne... Ça aurait été plus facile... 

«En réalité, il m'attend depuis longtemps pour... me coincer... ou me tuer. Et ça fait une semaine qu'il m'a trouvée et qu'il attend une bonne occasion. Et la bonne occasion est tombée sur ce coup de fil qu'il a intercepté...»

Super. En attendant la fille qui était coincée c'était elle. Par ce que dos à elle le mur, face à elle lui. Et il ne la laissera pas s'échapper. Oh non. C'est donc qu'il la prit dans ses bras, pour éviter qu'elle se sauve. La bonne occasion de lui mettre la raclée par surprise... Quel bon rire ! Un semaine... Ça faisait aussi une semaine que l'extraterrestre était sur cette île... Coïncidence ? Il n'espérait pas... 

«Maais.. tu saiis.. C'est pas grave, hein ! Je vais me faire tuer ou enfermer, tu vas pouvoir avoir Kate et tu seras content, ça compense, hein ?»

C'était quoi ce truc à la noix ? Ce commentaire de merde ? Comment pouvait elle insinuer une seule seconde qu'elle n'était pas importante ? Comment c'était possible ? Kazuma essayait de dissiper sa colère, mais en vain. Se taper contre un mur ou un arbre était interdit. Pourtant, là, tout de suite, fallait que le sang gicle. Et pas d'endroit où le foutre. Donc sur ce magnifique opinion, il finit par opter pour une solution nouvelle : le baiser. Le jeune homme embrassa Kiies, jusqu'à ce que sa langue goute la sienne. Il la serra dans son étreinte un peu plus fort, pour marquer son territoire. C'était SA Kiies, et SA Kiies n'avait PAS le droit de dire ça. Encore moins de mourir. Par ce que SA Kiies avait promis de ne pas l'abandonner. Lentement, il retira ses lèvres des siennes, regardant froidement la demoiselle de neige. 

« Tu ne redis plus jamais un truc pareil... Hu-Uh... Idiote... »

Il l'a embrassée... Ou disons plus justement, il lui a roulé une de ces pelles irrésistibles. Elle se sentait perdue, charmée, et à la fois intimidée. Elle se rendait compte à quel point Kazuma pouvait rapidement changer d'attitude. C'en était presque apeurant.

«Tu ne redis plus jamais un truc pareil... Hu-Uh... Idiote...»

Ok, elle ne dira plus de trucs pareils. En tous cas, elle en avait plus envie. Il est quand même très convaincant, Kazuma. Elle baissa le regard, cherchant dans sa tête si, peut-être, avait-elle oublié quelque chose. Elle se rappela alors qu'elle avait hormis la raison de la volonté de "l'inconnu".

«J-j'ai oublié... Celui qui veut me tuer... il le fait parce que j'ai témoigné contre lui il y a quelques années et ça a fait de lui un criminel recherché, ou un truc du genre. J'ai pas tout compris, à cette affaire, tout ce que je sais c'est que j'étais sûre de ce que j'avançais...»

Elle soupira et se rendit compte que finalement, ça n'avait aucune importance qu'il sache ça. Elle releva alors le regard et esquissa un sourire, comme pour se rassurer elle-même.

«Mais... de toutes façons, ça, on s'en fout... Puisque je me rappelle même pas son nom.»

«J-j'ai oublié... Celui qui veut me tuer... il le fait parce que j'ai témoigné contre lui il y a quelques années et ça a fait de lui un criminel recherché, ou un truc du genre. J'ai pas tout compris, à cette affaire, tout ce que je sais c'est que j'étais sûre de ce que j'avançais...»

Témoigner... Un procès, un tribunal, un truc du genre ? Donc ils avaient à faire à un délinquant. Criminel recherché ? Voilà quelque chose de plus intéressant... Ça rendait la tâche plus difficile... De plus si il avait une grande taille... Ça compliquerait les choses... Enfin bon, en attendant, le jeune homme humait la bonne odeur de Kiies, pour se rappeler d'elle dans les moindres détails, au cas où un des deux mourrait... Bref, Kiies devait être la seule humaine qui avait réussi à s'approcher si près de lui sans rien recevoir. Un exploit. Mais la colombe n'était pas tout à fait humaine, elle était... L'opposé de lui. Le bout de l'arc en ciel en face parfaite avec le soleil. 

«Mais... de toutes façons, ça, on s'en fout... Puisque je me rappelle même pas son nom.»

Son nom c'etait si peu de chose... Pourtant son nom aurait suffit à Kazuma pour décamper le plus loin possible avec elle. En tout cas, Kazuma était bien certain que ce mec serait anéanti en peu de temps. Par ce que l'éventualité que ce soit l'extraterrestre était minime. 

« On a jusqu'à demain... Demain je le dégommerai, avec mes pokemons. Je le noierai. Je l'enverrais au mains de la police. Et on n'en entendra plus parler. Hu-Uh... »  

Pour lui c'était simple, tout simple et infiniment simple. Solution banale,  qui méritait attention. Bref, l'idéal pour Kazuma. Il avait vu ça dans un jeu vidéo, en plus. Le tout étant que Monsieur ne savait pas à qui il avait à faire. Un simple inconnu au départ. Bref, tant que c'était pas l'extraterrestre... Enfin bon. En tout cas, il allait pas faire partir Kiies. Par ce que c'était la sienne. Le jeune homme soupira, lâchant prise sur la colombe, pour se mettre à marcher lentement dans le couloir, l'incitant à le suivre. En résumé, son attention s'était portée sur les carreaux au sol.

«On a jusqu'à demain... Demain je le dégommerai, avec mes Pokémon. Je le noierai. Je l'enverrais aux mains de la police. Et on en entendra plus parler. Hu-Uh...»

Il avança alors et Kiies le suivit, pas vraiment comme son chien, mais c'était logique qu'elle le fasse. Pourquoi ? Ne le demandez pas, ce serait trop compliqué à comprendre. Ainsi derrière lui, elle commençait même à douter de comment se finirait sa vie et surtout, quand. Elle se fit arrêter par l'éducateur plus tôt arrivé, celui qui lui avait appris qu'elle avait un tuteur.

«Mademoiselle Brawn, il y a un petit inconvénient. Votre tuteur a appelé, il doit repartir déjà ce soir alors il viendra à la fin de l'après-midi, aujourd'hui. Préparez déjà vos valises, dans ce cas.»

Il était déjà reparti, laissant Kiies, perplexe et intérieurement paniquée. Elle avait encore... 3 heures. 3 petites heures au lieu d'un lendemain. Elle paniquait sérieusement et se mit à douter de plus en plus sur sa durée de vie. Elle regarda sa main, ou en tous cas, les lignes de sa main, se disant que dans des moments pareils, ça vaut presque la peine de croire à ces conneries. Elle se retourna vers Kazuma et ravala sa salive.

«J'ai 3 heures avant qu'il n'arrive...»

«J'ai 3 heures avant qu'il n'arrive...»

Ohw. Super. Déjà une baston. Ce mec il le tuerait des que possible. Même si Il devait se tuer avant. À la roméo et Juliette, Tiens. Voilà. 

Vu que j'ai rien a dire, je vais racontais un truc totalement HS pour rajouter quelques mots à mon histoire. Donc un élève zarb qui passait par là, pensait aux licornes roses, aux monstres bleus, aux princesses violettes, aux extraterrestres verts, au jus d'orange, et à tout le reste. Dans son pays imaginaire, un grand prince blond sur son cheval blanc, galopait vers une grande tour entourée de nuages. La princesses lui tendait son immense tresse, pour qu'il puisse y grimper. Sauf que quelqu'un envoya une flèche sur lui et il mourut. 

Revenons à nos moutons pour l'instant : 

« Prépare tes pokemons, rassemble les armes qui pourraient être utiles. J'reste avec toi. »  

Un léger sourire sur le visage, il déposa un baiser sur son frond. Le petit bonhomme la regardait froidement, toujours ce même air perplexe, un truc qui s'enlèverait sûrement jamais. Peut être que ce soir serait le dernier des soirs. Peut-être pas. Y'avait de grandes chances. Sauf que même si il mourrait ce soir, il serait content : Satisfait d'avoir pût aimer. Et d'avoir échappé à son père. 

« Tu sais où il nous attend ?» 

Il s'arrêta, regardant la colombe sérieusement. Vive les fiancés maudits.

«Prépare tes pokemons, rassemble les armes qui pourraient être utiles. J'reste avec toi.»

Lol ? Non je sais pas, vous répondriez quoi si vous aviez 3 heures avant votre mort et qu'on vous demande de tout préparer pour "essayer" de survivre ? J'sais pas, moi je serais à peine flippée. Sauf que cette conne, elle réalisait pas ce qui lui arrivait. Alors elle restait plantée là, sans rien comprendre, un air complètement paumé sur le visage, et perplexe, par la même occasion. Car voilà, Kiies changeait pas souvent d'attitude après tout.

«Tu sais où il nous attend ?»

Elle haussa les épaules. En réalité, au fond de ses yeux vides, il y avait juste de la peur et de l'inconscience. Elle ne savait aucunement ce qui allait se passer...

«Bah... C'est sensé être à la sortie de l'école, non ? Et puis je ne sais pas où sont mes Pokémon...»

Question vite répondue puisque dès ce moment, Kate arriva derrière elle un air inquiet sur le visage. Elle avait ramené sa sacoche, avec... Tout ce que Kazuma avait demandé. SUPER. Vive les Pokémon utiles.

«... Je suis prête.»

Aujourd'hui. Aujourd'hui aurait dût être un jour comme les autres, un jour où, dans une petite année à peine, on ne se souviendrait plus. Aujourd'hui devait être un jour comme tous les jours de sa triste vie, baston par ci, par là, sadisme, tapes dans le mur, crachat sur le sol, cours, sang, entraînement avec ses pokemons, rires, sourires. Sauf que cette journée ne s'annonçait pas bien. Pas bien du tout. D'abord la lettre, ensuite l'extraterrestre, un visage défiguré, et comme ça suffisait toujours pas, un assassin qui veut tuer sa colombe. C'est vraiment n'importe quoi. Du grand n'importe quoi. 

Kate se ramena avec le matériel de la dresseuse, sûrement pour se rendre intéressante, et, au passage, rapproché l'heure du décès. Les plans, les stratégies, les prises, tout revenait dans la tête de l'aigle, qui semblait déjà élaborer un plan presque infaillible. Vite fait bien fait, tiens. Voilà. Ce mec mourrait vite-fait bien fait... Enfin c'est ce qu'il croyait. Au fond, le presque c'était l'anéantissement de toute une vie... 

« Dis Kiies... Si l'un de nous meurt... L'autre aussi ...? Hu-Uh... » À prévoir l'éventualité de mourir. Kazuma savait que l'assassin devrait lui passer dessus. À tout les prix. Avec un sourire, un de ces petits sourires rares à la Kazuma, il lui embrassa la joue, en se mettant à marcher vers l'entrée du lycée... En tenant la main de Kiies, qui soit dit en passant, avait intérêt à suivre... Le cœur bondissait dans sa poitrine, mais déjà il était trop pressé d'éliminer le danger présent. Arrivés à l'entrée du bâtiment, il s'arrêta net. Tête connue. D'un coup, son plan fut remis en cause en moins d'une seconde. Le mode furie avait été dépassé. L'extraterrestre = l'assassin. L'assassin (Si =Extraterrestre) =4% de chance de réussite = 96% de chance de mort... L'extraterrestre en question était un homme assez grand, habillé d'un jean troué, et d'une veste en cuir noire, il avait des cheveux bruns et ... Les mêmes yeux que Kazuma. Un truc sûrement tape-à-l'oeil. Peau bronzée, rictus aux lèvres, collier à clous, clope à la bouche -qu'il écrasa d'ailleurs de son pied des qu'il croisa le regard des deux tourtereaux-. Marchant vers eux, l'homme fixait Kazuma, en riant presque de la situation. 

« Oh, quelle scène toute mignonne. Tout s'explique maintenant, Zuzu. » L'extraterrestre tournait autour d'eux, essayant de toucher les cheveux de Kiies... Ce qui lui fit se recevoir une morsure de Noctali, sorti un peu de nulle part, en fait. Ça ne le dérangea pas le moins du monde, pourtant. « Ne t'inquiète pas, elle ne sera bientôt plus là... Donc plus de soucis pour rentrer, hein morveux.  
- Tais toi... Hu-uh...
- Choupinet, on t'a retrouvé hein... Le vieux a crevé, T'façon. Tu l'sais, T'as reçu la lettre pour pas assez d'argent pour ton école chérie.  
- Tais toi... !
- Et tant mieux d'ailleurs, il faisait que gueuler, le vieux chnoc.  
- Tu vas te taire !!??! » Tel un loup en furie, un chien qui pourchasse un gibier, un tigre affamé, l'asiatique lui bondit dessus, lâchant la main de Kiies. Déjà il essayait de lui donner des coups, mais l'Extraterrestre en esquivait la majorité. Un poing dans le ventre et une prise inattendue pour le mettre au sol, et Kazuma fut plié. À genoux, au sol. Un rire s'échappa de l'individu, tandis qu'il se craquait le doigts en souriant à la demoiselle aux cheveux blancs. 

« L-La touche p-pas... Hu...  
- Et qui m'y oblige ? » lança-t-il en caressant les cheveux de la jeune fille, en lui tournant autours, pour savoir qu'elle partie il ouvrirait en premier.

«Dis Kiies... Si l'un de nous meurt... L'autre aussi ...? Hu-Uh...»

Peut-être, peut-être pas. Ce qui était juste totalement sûr, c'est que si Kazuma mourrait avant elle, elle le suivrait. Après ce qu'il lui a dit et ce qu'il a fait, c'était impossible qu'il parte sans elle. Inimaginable. Mais pas le temps de répondre qu'il l'emmène déjà autre part, en direction du lycée. Mais il fallut qu'ils y rencontrent... Qui en fait ? Kiies fixa la personne devant eux et contempla la scène comme un film au cinéma.

«Oh, quelle scène toute mignonne. Tout s'explique maintenant, Zuzu.»

Zuzu, appellation familière ; connaissance proche ; Kazuma n'a aucune connaissance proche à part ses Pokémon ; c'était donc un membre de sa famille. Comme quoi, Kiies n'est pas si stupide que ça. Elle a quand même réussi à comprendre à peu près qui c'était. Mais comme il faut toujours un hic, elle avait toujours pas fait le rapprochement avec son assassin. Il s'approcha de Kiies et lui toucha les cheveux. Stop. Soit c'est un pédophile, soit c'est son assassin. Elle opta pour le deuxième. Noctali le mordit mais rien, comme s'il n'avait rien senti.

«Ne t'inquiète pas, elle ne sera bientôt plus là... Donc plus de soucis pour rentrer, hein morveux.
- Tais toi... Hu-uh...
- Choupinet, on t'a retrouvé hein... Le vieux a crevé, T'façon. Tu l'sais, T'as reçu la lettre pour pas assez d'argent pour ton école chérie.
- Tais toi... !
- Et tant mieux d'ailleurs, il faisait que gueuler, le vieux chnoc.
- Tu vas te taire !!??!»

Elle avait pas compris qui était le vieux chnoc, mais au moins elle était sûr que c'était un membre de sa famille ET son assassin. leur relation n'avait pas l'air merveilleuse d'ailleurs. A peine la conversation chaleureuse était-elle terminée que Kazuma sautait déjà sur son... grand-frère ? Mais voilà, il semblerait qu'il était pas de taille... Le voilà par terre et l'aîné face à la colombe.

«L-La touche p-pas... Hu...
- Et qui m'y oblige ?»

Kiies restait immobile, silencieusement. Quand l'extraterrestre était derrière elle, elle en profitait pour s'avaler à chaque fois une pilule blanche et pendant bien cinq minutes elle s'en avalait à chaque fois qu'il passait derrière elle. Il n'y avait plus de pilules dans sa boîte et alors elle prit la parole. Sa voix était devenue beaucoup plus neutre, il n'y avait aucune joie comme avant, aucune tristesse dans les mauvais moments il n'y avait rien. Juste une fois confiante et assurée.

«T'auras pas le loisir de me tuer. J'ai déjà essayé, ça marche pas.»

Ses Pokémon avaient déjà essayé d'attaquer l'extraterrestre mais à la manière de Noctali, rien. Comme si il était imperméable.

«Mais tu sais... Quand je t'ai condamné, c'était pour un meurtre. Alors tu vas refaire un meurtre, quelqu'un d'autre va te condamner et tu vas le tuer, ça ne va jamais arrêter. Et tu vas passer ta vie à tuer des gens au lieu de pouvoir être enfermé dans un boulot à la con devant un ordinateur à taper les mêmes trucs sur un clavier pourri avec des collègues qui sont que des branleurs. C'est très malin. Je vais faire pareil, ma vie sera merveilleuse.»

Kazuma, regardait sans rien faire la scène, semblant vulnérable face à cet homme, qui non, n'était aucunement son frère. Comment aurait-il pût l'être ? Sa mère étant morte à sa naissance car elle avait un problème au cœur... Mais qui a dit, au fond, que ce mec, ça pouvait pas être un cousin, un truc du genre ? Ben ouais, ce mec, c'était son cousin par son père. Chouette dis donc. Il avait même un cousin assassin. C'est que Monsieur en apprenait tout les jours. Pourquoi fallait-il que l'extraterrestre soit aussi l'assassin de Kiies ? Pourquoi elle ? La demoiselle s'avalait des pilules blanches, choses que l'aigle n'avait pas compris. La jeune fille prit la parole, tandis que le pseudo cousin de Kazuma sortait un couteau suisse. 

«T'auras pas le loisir de me tuer. J'ai déjà essayé, ça marche pas.»

Un rire maussade sortit de sa gorge, comme si cette phrase était une brève plaisanterie. Lentement, il plaça sa dague au cou de la jeune fille, caressant de sa lame sa tendre peau. Kazuma se releva, tremblant, un regard figé. C'est comme si déjà le mal était passé, comme si toute sa vie futur avait été retracée en un instant. 

«Mais tu sais... Quand je t'ai condamné, c'était pour un meurtre. Alors tu vas refaire un meurtre, quelqu'un d'autre va te condamner et tu vas le tuer, ça ne va jamais arrêter. Et tu vas passer ta vie à tuer des gens au lieu de pouvoir être enfermé dans un boulot à la con devant un ordinateur à taper les mêmes trucs sur un clavier pourri avec des collègues qui sont que des branleurs. C'est très malin. Je vais faire pareil, ma vie sera merveilleuse.»

L'homme brun prit son menton dans son autre main, pour qu'elle relève les yeux vers lui. Ses grands yeux noirs donnaient une impression de vide, de trou noir, de désespoir. Une grande galaxie où l'on s'y perdait pendant quelques secondes, des yeux envoûtants... Comme l'aigle. On avait l'impression qu'il ne ressentait jamais rien. 

« Oui c'est ça... Sauf que ta vie, le loisir de la finir est égal à 0,0001 pour-cents  ~ Désolée Chou, tuer c'est mon passe-temps favori. Et ce n'est pas toi qui va m'en empêcher ~. Un dernier mot ?»

«Oui c'est ça... Sauf que ta vie, le loisir de la finir est égal à 0,0001 pour-cents ~ Désolée Chou, tuer c'est mon passe-temps favori. Et ce n'est pas toi qui va m'en empêcher ~. Un dernier mot ?»

Le regard fixe vers lui, elle commença un sourire. Un sourire désagréable, que jamais il n'était apparu sur le visage de la colombe. Jamais elle n'avait sourit d'une manière aussi dérangeante et presque provocante. Non un sourire de psychopathe mais bien de droguée.

«Au moins tu auras été prévenu...»

Plouf, un cadavre par terre. Mais pas le sien et encore moins un cadavre humain. C'était une poupée brune qui commençait à fondre. Kiies était à quelques mètres derrière l'extraterrestre, avec son air rêveur habituel. Mentali était derrière elle, les yeux brillants ; il utilisait donc ses capacités.

«J'avais jamais essayé d'attaquer un être humain avec d'autres attaques que bâillement mais je trouve que ma version de clonage est pas mal réussie, tu trouves pas ?»

Elle était complètement inconsciente de la situation. Elle savait qu'au moindre faux pas elle mourrait et peut-être même que ce serait Kazuma qui en paierait le prix. Pourtant, le risque était son meilleur allié et celui qui l'avait toujours aidé jusque là... Alors elle ne le remet plus vraiment en question.

«Je ne te cache pas que je suis bien au courant qu'il y a plus de la moitié des chances qui sont de ton côté... mais tu vois j'ai une promesse à tenir... et elle m'oblige à ne pas mourir tout de suite.»

Le jeune asiatique était troublé, sans doute regardait-il un film tellement insensé, d'horreur et de mépris, sûrement rêvait-il. Le mieux aurait était que ce soit un simple cauchemar. Un cauchemar dont il pourrait se réveiller bientôt. Ce sourire ... Cela ne pouvait pas être Kiies. Non. C'était trop impossible pour que ça le soit. Kazuma avait bel et bien les yeux ouverts, mais même pas son corps ne bougeait. Une statue, un bug total de cerveau. Incapable de faire un seul geste. Seul Noctali et Shaofouine étaient là cette fois. Lucario gardait les pokemons faibles dans la forêt. Il le savait. C'était seulement un rêve, se disait l'aigle en permanence, espérant qu'un réveil matin ou un Pokemon sauvage vienne le déranger. 

«Au moins tu auras été prévenu...»

Quelque chose qui tombait en cendres. Kiies ...? Non, les humains ne tombent pas en cendres. C'était à cause de Mentali. Mentali utilisait ses capacités pour le clonage. Et ça l'épuiserait sûrement. 

«J'avais jamais essayé d'attaquer un être humain avec d'autres attaques que bâillement mais je trouve que ma version de clonage est pas mal réussie, tu trouves pas ?»


La rage de l'homme fut telle qu'il donna un coup de pied rocambolesque dans le petit ventre du Pokemon. Noctali se dirigea vers lui en penchant la tête, pour savoir si il allait bien. Chose peu sûre, remarque. Un air perplexe se dessina sur le visage de l'extraterrestre, qui avait eut une certaine idée sanguinaire... 

«Je ne te cache pas que je suis bien au courant qu'il y a plus de la moitié des chances qui sont de ton côté... mais tu vois j'ai une promesse à tenir... et elle m'oblige à ne pas mourir tout de suite.»

Trop. C'en était trop pour le cousin de Kazuma, qui déjà attrapait le cou de la demoiselle de ses deux mains. Il souriait, pour avoir le plaisir de voir lentement sortir les yeux de la jeune fille. Sauf qu'une idée autre germa dans son esprit. Une idée qui allait sûrement faire souffrir la fille intérieurement. Oh oui. 
L'homme lâcha donc prise, se tournant vers Kazuma, un être sans défense et sans plan. Il le prit par la taille, en étant derrière lui. Lentement il caressait sa lame de couteau sur sa chair, pour y faire tomber quelques gouttes de sang. L'homme savait déjà la réaction du petit. Qui l'aurait cru ? Faible petit. Un Kazuma perdu. Sauf que non, la seule lueur qui aurait pût le faire sortir ne parvenu pas à ses oreilles. Il posa sa main sur le couteau, utilisant une prise qui lui fit perdre du sang sur sa main. Encore plus affaibli qu'avant, c'est pour cela que l'extraterrestre posa son pied sur son ventre, en souriant à Kiies. 

« Regarde-le, Brawn... C'est un pauvre petit bonhomme qui ne veut même pas venir à ton secours... C'est un petit bonhomme inutile... J'ai une meilleure idée pour toi... Qui vous éviterez de mourir bêtement comme Roméo et Juliette ? Mais par contre, il faut promettre quelques petite choses ~ »

Presque elle allait étouffer et mourir aussi bêtement rien que par deux mains sales et pitoyables qu'étaient celles du cousin. Mais non, il la lâcha et la laissa par terre, à genoux, passant sa main sur sa gorge, reprenant son souffle. Elle releva la tête vers le cousin qui s'en prit à Kazuma. Non... Tout, elle aurait bien voulu tout perdre... Mais pas lui. Elle voulait alors foncer dans le tas mais Gear, son Draco, lui attrapa la jambe et la fit trébucher, l'empêchant alors de se relever. C'était trop risqué et il était hors de question de perdre Kiies aussi bêtement. Kazuma était alors par terre, sur son propre sang. La demoiselle serait bien aller le relever, mais impossible de partir vers lui...

«Regarde-le, Brawn... C'est un pauvre petit bonhomme qui ne veut même pas venir à ton secours... C'est un petit bonhomme inutile... J'ai une meilleure idée pour toi... Qui vous éviterez de mourir bêtement comme Roméo et Juliette ? Mais par contre, il faut promettre quelques petite choses ~»

Il n'avait pas à venir à son secours, de toutes façons. Kazuma avait trop longtemps assumé le rôle de son gardien. Il avait le droit de la laisser se débrouiller, pour une fois. Même si cette fois-là était la plus dangereuse. Une promesse. Encore des promesses, encore ces choses qui font office d'obstacles à Kiies. Encore ces choses trop dures à tenir qui vont lui pourrir la vie. Pourtant, vu la situation... et étant donné qu'elle n'avait aucune envie de voir Kazuma partir avant elle... c'était à contre-coeur qu'elle répondit.

«... Qu'est-ce que tu veux que je te promette ?»

«... Qu'est-ce que tu veux que je te promette ? »

Un sourire sadique voir masochiste se dessinait peu à peu sur ses lèvres gercées. Son air, son visage, ressemblait presque à un psychopathe. Ses yeux noirs la regardaient avec une froideur intense, comme un fauve tournant autour d'une bête affaiblie. Son pied s'enleva lentement du corps inerte du petit bonhomme, qui n'attendait plus que son heure, qui n'arriverait sans doute que dans un espace lointain. Tout allait tourner. Cet homme allait les emmener... Et ce serait la fin morale de ce pauvre asiatique. L'homme s'approcha de Kiies, lui tendant la main pour qu'elle se relève. Non rien de bon. Pourtant... Sa phrase était déjà toute faite. 

« Promets moi de ne plus parler à personne de cet incident... Et d'autres qui auraient pût se produire... Mmm.... Et aussi... De te laisser faire quoi qu'il advienne, ainsi que ne jamais essayer de t'enfuir. » 

Tout ça de sa voix froide, rigide, une voix qui se rapprochait beaucoup de celle de l'aigle, en plus grave. Sa chemise entrouverte sur un pendentif en argent, une veste en cuir et à clous noirs, un pantalon qui se baissait au derrière pour laisser voir un caleçon freegun noir et rouge ... Le stéréotype du mec cool qui se la joue bien. Cheveux en bataille, lisses tout de même, yeux noirs, un vrai japonais. Cette promesse fit réagir le peu de vie encore présent dans Kazuma, qui poussa un "Non" significatif avant de s'évanouir en quelques dernières forces.  Son Shaofouine le prit contre elle, pour le garder en sécurité. On ne pouvait pas avoir de secours, ici, et de nombreuses personnes contemplaient la scène d'un air intéressé, mais sans plus. Personne ne se disait que ce qui se passait était gravissime.